Le coût de la maison

Nous arrivons en vue de notre emménagement, même incomplet, et désormais les principaux coûts sont connus. En tout cas, tous ceux que je veux vous communiquer aujourd’hui, ceux qui peuvent vous servir à visualiser les grands postes d’une construction écologique telle que la nôtre.

Attention, il faut noter que nous avons passé nos principales commandes début 2021, c’est-à-dire AVANT le début des grosses hausses de tarifs.

De nombreuses personnes venues aider sur notre chantier nous ont questionnés sur notre budget, ce qui est bien légitime car les informations ne sont pas évidentes à avoir. Nous avions nous-même connu ce flou lors du démarrage de ce projet.
La difficulté à comparer ou se faire une idée réside dans le fait que les coûts sont directement liés aux choix fait tout au long de la construction : type de fondations, de structure, d’isolation, gamme des menuiseries, des finitions, etc.

Notre projet n’a jamais été de réaliser la maison la moins chère possible. Nous avions surtout envie de rester dans des budgets « raisonnables » au regard du marché, tout en bénéficiant d’un niveau de prestation supérieur.
Certains choix et de nouvelles possibilités nous ont conduits à une augmentation de 20% entre le budget initial (en 2019) et le réel. Sans regret car nous sommes absolument émerveillés de ce que nous avons fait jusque là et nous nous sentons merveilleusement bien chez nous !

118 000€ soit 887€/m2

Pour vous offrir une base de comparaison / information plus lisible j’ai choisi de vous présenter le budget selon les grands blocs suivants :

– les fondations technopieux : pieux, pose, léger terrassement de préparation suite à la pose des cuves de récupération d’eau de pluie

– le bois : l’ossature bois, la dalle et la charpente traditionnelle (mélèze et douglas de Corrèze) + le bardage en mélèze brut de Corrèze + le plafond en lambris épicéa français du Jura + le parquet en châtaignier et acacia de Dordogne + les lames de terrasse en châtaignier également + le bois nécessaire à la réalisation de l’escalier

– l’isolation : bottes de paille pour les murs, ouate insufflée pour les dalles et les rampants, liège expansé pour les compléments

– la couverture : bacacier Landrybac + la zingueries (gouttières en zinc)

– les menuiseries en bois français, fabriquées dans le Jura

– les enduits : corps d’enduits avec la terre de chez nous + barbotine avec argile achetée + enduits de finition argile et chaux

– les cloisons : fermacell + biofib trio

– l’électricité : totalité de l’installation blindée (fil de phase blindé + boites faradisées) jusqu’aux mécanismes et plaques de finitions

– la plomberie : réseau sortie de murs en multicouche + évacuations et assainissement par pédo-épuration

– le chauffage : un petit poêle Charnwood et son installation

– le système de ventilation double flux décentralisé

– le chauffe-eau solaire 300L avec ses 2 capteurs

– la quincaillerie : les différentes membranes et scotchs d’étanchéité, la visserie, les clous, etc.

Le coût du « faire soi-même »

Aux lignes précédentes, de trop nombreux et inchiffrables coûts viennent s’ajouter selon les configurations personnelles des autoconstructeur·ices, notamment la compensation éventuelle de la perte de revenu si le chantier nécessite une réduction / un arrêt du temps de travail, et la location d’un logement le temps des travaux si nécessaire.

On pourrait également parler du coût de l’outillage : scie circulaire de qualité, visseuse à chocs, cloueur pneumatique, compresseur, petit outillage en tout genre… la note monte vite si l’on part de zéro !

Enfin, puisque nous ne partons pas toustes du même point côté travaux, il se peut qu’un budget accompagnement soit à prévoir, comme dans notre cas. Ce poste dépend beaucoup des savoir-faire déjà acquis, du niveau de complexité du projet, des attentes des autoconstructeur·ices, bref ce point est très personnel.

Le bénéfice du « faire soi-même »

Personnellement, j’en vois beaucoup.
Déjà, j’adore l’idée de tout savoir de ma maison, de l’avoir moi-même construite jusque dans ses moindres recoins, et ainsi d’être capable de la réparer dans une très grande partie des cas qui pourraient se présenter.
Et quand je vois la quantité de problèmes qu’ont à gérer la plupart des personnes qui font appel à un constructeur, je me dis que c’est aussi s’épargner cela et d’éventuels vices cachés que de construire soi-même sa maison.

Et puis je vis le chantier comme une forme de temps d’apprentissage de soi. Parfois il peut même être méditatif, comme lors de l’application des enduits. Souvent, il requiert du dépassement de ce que je pensais avoir comme capacités, forces physiques, etc… Il m’a révélé un élément essentiel : je ne suis pas une fainéante ! Je fais partie de celles et ceux qui ont vu tous leurs carnets de notes griffonnés de « a un poil dans la main » ou « a des capacités mais ne les exploite pas ». Je fais aussi partie de celles et ceux qui ont sauté d’emploi en emploi, créant des parcours parfois qualifiés d’instables.
Le chantier m’a permis de comprendre que le sens dans ce que je fais est mon moteur. À presque 38 ans, il était temps que je comprenne cela !

Enfin, de façon plus prosaïque, réaliser ses travaux soi-même c’est aussi avoir la possibilité de contrôler chaque matériau qui rentre dans la maison, et donc d’avoir une influence très positive sur la qualité de vie dans le logement.

Laisser un commentaire