La charpente / couverture

Une fois les murs et pignons de l’étage montés (voir l’article sur l’ossature), c’est la charpente qui a pris place. Nous étions alors fin mai, c’est-à-dire presque 2 mois après le début du chantier (planning mis à jour dispo ici).

Je ne ferai pas cette fois d’article détaillé sur la façon de procéder, à la fois parce que c’est très technique et que nous ne sommes pas en maîtrise sur la question, mais aussi parce que cela présente peu d’intérêt pour d’autres projets. Je vous propose donc simplement de mieux visualiser le temps nécessaire au déroulement de cette phase.

Quand nous avions commencé à dessiner notre maison, nous nous étions de suite imaginé une charpente apparente. Puis, les contraintes d’accès à notre terrain et différents échanges avec des professionnels qui nous garantissaient qu’il fallait impérativement un levage type grue, nous avaient convaincus de laisser tomber l’idée.
Notre accompagnateur n’était pas de cet avis, nous avons donc pu réintroduire cet élément dans notre plan.

Notre charpente traditionnelle est composée de 2 fermes à entrait retroussé. Elles supportent la panne faitière, qui elle-même soutient les chevrons porteurs.
Pour mieux me faire comprendre, voici une vue Sketchup de notre charpente, accompagnée de son lexique (les poteaux sont dissimulés dans l’ossature) :

C’est notre accompagnateur qui a taillé la charpente avant de l’assembler avec l’aide de Marc et de nos amis Yann et Leigh. Elle a été taillée sur place, directement sur la dalle d’étage, puis assemblée une première fois au sol.
Les garçons l’ont ensuite remontée pièce par pièce, en place.

Le plus difficile arrivait juste après, avec la pose de la panne faîtière. Cette énorme poutre de 40x10cm, dont la plus longue section devait peser dans les 150kg, et qu’ils ont hissé en appui sur leurs épaules jusqu’au sommet des fermes… Sur ce coup là, Marc et moi n’étions pas rassurés du tout, et nous ne pouvons absolument pas vous recommander cette façon de faire qui est véritablement dangereuse.
Nous avons tous les deux eu peur de voir quelqu’un se blesser grièvement, en plus d’imaginer les dégâts que la chute qu’un tel objet aurait pu causer.
Utiliser une solution de levage (même un simple palan) permet a minima de sécuriser l’opération.

Une fois ces étapes passées, il fallait mettre en place les chevrons porteurs. Et ce que nous n’avions pas mesuré, c’est qu’ils comptaient parmi les plus grosses pièces de bois de la maison !
Ils font en effet 4,5cm d’épaisseur pour 36cm de retombée (qui sert ensuite de caissons d’isolation) et 5m de longueur.

Yann et Marc ont dépoté puisqu’ils ont hissé et fixé ces lourdes pièces au faîtage en seulement 2 jours ! Nous voyions alors se dessiner le squelette du toit.

Clairement, le travail en hauteur avec toute cette matière est éreintant. Il a fait chaud à cette période, la seule fois de cet été d’ailleurs, et la météo accentue la fatigue.

Nous avons ensuite commencé la pose du pare-pluie des murs plus tôt que prévu afin de réaliser correctement l’étanchéité de la façade Sud malgré la pose de sabots de charpente : la coursive est une structure certes indépendante de la toiture, mais solidaire de la maison par la façade et par le toit.
L’usage des technopieux nous permet d’être sereins sur cette façon de procéder.

Nous n’étions pas préparés à passer à cette étape, et nous avons fait un peu n’importe quoi au niveau des agrafes ! Mais heureusement ce n’est pas bien grave et c’est surtout rattrapable à coup de scotch.

Une fois le pare-pluie en place sur la façade Sud, nous sommes passés à la charpente de la coursive. Une journée de travail et notre maison redevenait symétrique.

Marc a ensuite passé 2 jours à poser des chevrons de la coursive. L’ossature était désormais prête à être contreventée.

Yann et Marc ont ensuite réalisé contreventement de la toiture, assuré par des panneaux d’Agepan (sauf sur la coursive où nous avons choisi de mettre des voliges car elles se voient depuis le dessous).
L’exercice est malaisé car les plaques sont très glissantes, phénomène accentué par la poussière issue des découpes. Nous avions pris soin de placer une ligne de vie au faîtage : l’ensemble des opérations en toiture ont bien sûr été réalisées en sécurisant chacun.
Dans la foulée, ils ont posé le pare-pluie souple, les lattes et les contre-lattes qui allaient leur permettre de fixer la couverture.

Nous étions sous pression à ce moment là, car nous bénéficions d’un créneau météo clément. Il allait pleuvoir, avec des dizaines de mm de précipitations prévues, quelques jours plus tard. Alors il nous fallait couvrir. Pour protéger notre travail, et aussi pour nous permettre d’être plus sereins après toute cette eau déjà passée dans la maison.

Nous nous rappellerons longtemps de ce mercredi.
Une journée démarrée tôt. Un thermomètre qui pointe à 36°. Une équipe au taquet, composée de 4 personnes en toiture (Marc, Sylvain, Yann et Julien) et de 2 personnes au sol (mon père et moi). 14h de travail pour poser les 30 plaques de bacacier.
21h45, les garçons sont éreintés, ils regardent leur travail assis à table en se restaurant avant de prendre la route. 22h, les premières gouttes tombent. Elles seront suivies de 4 jours de pluie qui, pour la première fois, ne nous mettent pas sous tension.

Cette fois, nous sommes hors d’eau.

Marc retournera ensuite plusieurs jours sur le toit pour réaliser les finitions du bac (faitière ventilée avec pose des peignes anti-moineaux et rives), mais ça, c’était après une pause bien nécessaire !

Quelques repères de temps de travail pour celleux qui préparent un projet :
– charpente tradi (taille des fermes, levage, pose de la panne faitière) : 32h x 3 personnes
– chevrons : 8h de coupe + 16h de pose x 2
– charpente de la coursive : 8h de coupe + 8h de levage x 4 + 8h de coupe des chevrons + 15h de pose
– contreventement (agepan et voliges) et pare-pluie : 52h x2
– bacacier : 10h x 5
– pose des crochets de gouttières : 5h

TOTAL ÉTAPE : 358h réalisées entre le 18 mai et le 16 juin.

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