La pose des menuiseries

Une fois la maison couverte, ce qu’on appelle le hors d’eau, il nous fallait la fermer au vent. Il s’agit du hors d’air.

Dans un précédent article, je vous indiquais comment nous avions choisi nos menuiseries. Je vais maintenant essayer de détailler au mieux la façon dont elles sont posées. Je vous invite à lire jusqu’à la fin puisque je vous indiquerai ce que nous ferions différemment si nous avions à recommencer.

La livraison

Si vous projetez de poser vos fenêtres vous-mêmes, vous devez savoir que la livraison de celles-ci n’inclut pas le déchargement qui est à vos frais et de votre responsabilité. Il vous faudra donc louer un engin ou faire appel à un.e pro pour le faire.
Nous avons pris la seconde option et avons sollicité notre terrassier, que l’on sait précautionneux. Il est venu avec un Manitou qui lui a permis de sortir et déplacer les 2 palettes du camion jusqu’au chantier.

Comme chaque fois qu’une livraison est conséquente, nous nous heurtons au problème de l’accès : le chemin rural passe entre deux vieilles maisons de pierre, environ 100m avant chez nous. Ce passage est étroit, puisqu’il fait 2m50 de largeur et bien sûr avec un léger virage, empêchant les camions de s’avancer plus loin. Le transporteur nous a donc laissé le soin de décharger à l’entrée du chemin.

Notre baie vitrée principale fait 3m60 de longueur. Impossible donc de passer de face avec le Manitou.
À ce moment là, je ne vous cache pas que le stress est fortement monté. Nous devions forcément prendre un risque pour acheminer les fenêtres de ce lot jusqu’au chantier :
– dé-palettiser et risquer d’endommager nos menuiseries qui ne seraient plus protégées correctement ?
– hisser la palette à 3m au-dessus du sol (il y en avait pour 13 000€ dessus hein…) pour passer au-dessus des toitures des maisons ?
– faire glisser tranquillement la palette en croisant les doigts pour que le plan se déroule sans accroc ?

À l’unanimité nous avons choisi la 3ème solution. Non sans crainte.
Marc a positionné des planches sous la palette formant ainsi des sortes de skis. Et le terrassier a tiré tout doucement jusqu’au moment où il a pu les reprendre correctement.

Tout s’est finalement bien déroulé.
Nous sommes alors le 27 août, et les menuiseries ont été posées les 30 et 31 août, à l’exception du vitrage de l’entrée sur lequel il y a eu une erreur de livraison et que nous avons installé le 26 novembre (vous verrez la différence de température sur les photos :D).

La pose en tunnel dans une maison ossature bois

NB. Il y a nombre de techniques et de façon d’organiser cette phase du chantier. Je vais me contenter de décrire celle que nous avons choisi.

Au préalable, j’avais préparé l’ensemble des ouvertures en posant un rejingot et en réalisant les encadrements en pare-pluie (attention aux angles !). Le pare-pluie n’est pas ma plus grande fierté, il a été découpé dans les ouvertures un peu à la va-vite, sans visualiser les implications que cela avait au niveau des ouvertures. J’ai rattrapé tout ça mais ce n’est pas le travail soigné que j’aime…

Chez nous, le rejingot fait 3,5cm de hauteur. C’est cette pièce de bois que vous voyez sur les photos suivantes, qui est ensuite recouverte de pare-pluie et sur laquelle on vient poser la fenêtre (sur la seconde photo, il manque le scotch qui recouvre les agrafes et est replié sur la partie qui redescend). Il permet de préserver une petite garde à l’eau devant la menuiserie à l’extérieur, et de positionner l’appui a posteriori.

Une fois le cadre de fenêtre bien préparé, il est temps d’installer les menuiseries.
Des tréteaux bien solides sont utiles, ainsi que des cales souples pour éviter de faire des marques disgracieuses.
Le cas illustré ici est une pose de châssis fixe dont les étapes sont les suivantes :
– installation du châssis sur les tréteaux pour retirer la pare-close côté intérieur
– collage du compribande
– mise en place du châssis dans l’encadrement, retenu dans un premier temps par des serre-joints et cales (ou idéalement des coussins gonflables)
– réglages x,y,z au niveau laser
– réalisation des pré-trous puis fixation du châssis dans l’encadrement à l’aide de vis spéciales pour les menuiseries (elles ne tirent pas)
– dernière vérification au laser
– remise en place des pare-closes qui cachent les vis de fixation

Le compribande
Un 5-15mm dans notre cas, ce qui signifie qu’il s’expanse de 5 à 15mm et perd toute utilité / efficacité en dehors de ces valeurs. C’est par exemple le cas en bas des fenêtres puisqu’elles sont posées sur le rejingot et que leur poids écrase le compribande.
Fin août, son utilisation a été très difficile car la chaleur le faisait s’expanser très vite. Même en le posant à 3 après l’avoir mis au freezer, nous n’avions pas le temps de mettre en place la menuiserie dans le cadre avant qu’il n’ait partiellement gonflé. Heureusement, nous avions prévu des marges plus grandes que celles généralement admises. Le seul endroit où le compribande a vrillé est le haut de la grande baie.

>> Pour le poser correctement, il faut le couper en prévoyant un petit recouvrement, comme on le voit sur les photos. Il est également possible de réaliser un petit bourrelet à chaque angle. Ce qui est essentiel est de ne surtout pas se contenter de faire le tour sans ménager de possibilité d’expansion dans les angles.

Les fenêtres à ouvrant sont plus simples à installer puisqu’on dépose la partie mobile pour mettre en place le dormant. Il s’agit ensuite de régler correctement l’ouvrant pour que la fenêtre ouvre et ferme sans aucune résistance.
Cette étape de réglage était assez simple, contrairement à ce que nous avions imaginé.

Le premier jour de pose, Marc a travaillé seul avec Julien. Ils ont mis en place toutes les plus petites fenêtres donc la totalité de l’étage.

Le lendemain, nous avions de l’aide puisqu’il s’agissait de poser les plus lourdes fenêtres : le châssis fixe triple vitrage de la salle à manger – plus de 100kg, et la baie coulissante double vitrage Sud – plus de 120kg.
Avant de les poser, il fallait les amener jusqu’à destination… 5 hommes costauds et des ventouses de vitrier, il n’en fallait pas moins !

À la fin de cette deuxième journée, 12 fenêtres sur 13 étaient posées (la 13ème, châssis fixe de l’entrée, est celle que nous avons reçue et posée fin novembre).

Si c’était à refaire

Nous sommes passés à côté d’un élément pourtant bien décrit dans les règles pro de la construction paille et qui nous aurait facilité la vie par la suite, consistant à poser une tablette en bois (de l’OSB dans notre cas aurait fait l’affaire) au-dessus des bottes sous les fenêtres (cf. schéma RFCP ci-dessous > « support en bois » ).

Nos murs intérieurs seront enduits, et cette tablette permet de contenir l’isolant tout en venant soutenir la tablette finale.
Comme vous pouvez l’imaginer en regardant la photo ci-dessous, c’est très compromis quand on n’a que de la paille autour de la menuiserie… Mais heureusement, il existe toujours des solutions !

Je vous présenterai l’étape de finition des fenêtres dans un prochain article, dans lequel je détaillerai la façon dont nous avons isolé et étanchéifié les menuiseries.

Quand je me plante, je pousse ».

coupe issue des règles professionnelles de construction paille, 2ème édition

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